Les peurs et la procrastination

 

Nous avons tous un jour ou l'autre remis au lendemain cette tâche ou de cette action que nous n'avions pas envie d'accomplir le jour même...

Parce que l'hygiène de vie passe par l'accomplissement, comprendre ce qui nous freine nous permet de faire un pas en avant. Amorcer le changement pour augmenter sa confiance en soi et être fier de ses réalisations. 

 

Ce n'est pas toujours facile, et même les plus motivés d'entre-nous peuvent se sentir tirés vers le bas par cette vilaine habitude : la procrastination !

C'est la tendance à différer une décision ou à exécuter une action. 

 

Très souvent, nous associons la procrastination à la paresse, au manque de discipline, au faible caractère de la personne qui procrastine...

 

 Et si cette vision était trop simpliste ?

 

Si derrière cette tendance à éviter l'action, des mécanismes psychologiques plus profonds que juste l'envie d'esquiver le travail ou l'effort, se mettaient en place ? 

Jane BURQA et Lenora YUEN sont deux chercheuses universitaires qui s'intéressent à la procrastination depuis plusieurs décennies. A travers leur livre : la procrastination , elles souhaitent partager tout ce qu'elles ont appris sur ce sujet, à travers leurs études et l'accompagnement de milliers de personnes.

 

 

La procrastination, une stratégie face à la peur ?

 La procrastination est en fait une stratégie psychologique pour se protéger de manière souvent inconsciente. Le procrastinateur craint que ses actions puissent lui causer des problèmes plus graves que la procrastination elle-même. 

 

Voilà, ce qui pourrait être le manifeste du procrastinateur :

  • Je dois être parfait.

  • Tout ce que je fais doit réussir facilement et sans effort.

  • C’est plus sûr de ne rien faire que de prendre le risque d’échouer.

  • Je ne dois pas avoir de limitation.

  • Si ce n’est pas bien fait, autant ne pas le faire du tout.

  • Je dois éviter les défis.

  • Si je réussis, quelqu’un d’autre sera blessé.

  • Si je fais bien cette fois-ci, je devrais toujours bien faire.

  • Suivre les règles de quelqu’un d’autre signifie céder, ne pas être en contrôle.

  • Je ne peux pas me permettre de laisser tomber quoi que ce soit ou qui que ce soit.

  • Si je montre qui je suis vraiment, les gens ne vont pas m’apprécier.

  • La bonne réponse existe et j'attendrai tant que je ne l'aurai pas trouvée.

Ce manifeste reflète une manière de penser, de supporter qui empêche de progresser.

Il cache 5 peurs profondes qui peuvent être à l'origine de la procrastination.

 

1- La peur de l’échec :

peur échec

 Pour certaines, leur valeur personnelle est directement liée au résultat obtenu. Par exemple, leurs compétences intellectuelles, leur réussite professionnelle, une performance sportive... Si les résultats ne sont pas à la hauteur de leurs attentes, ils pensent qu'ils n'ont pas fait de leur mieux, qu'ils n'ont pas tout donné. Ils estiment être face à un échec. Dans ce cas-là, la procrastination agit comme un mécanisme de défense. 

Le besoin de montrer sa valeur par ses performances est aussi à l'origine du perfectionnisme .

Afin de prouver tout ce dont ils sont capables, les perfectionnistes visent des objectifs impossibles à atteindre. Découragés, ils utilisent la procrastination pour fuir leurs attentes irréalistes.

 

2- La peur du succès :

peur succès

En revanche, pour d'autres, la procrastination est le mécanisme qui permet d'éviter les conséquences négatives associées au succès. 

Par exemple, accepter des responsabilités ou des engagements qu'ils ne sont pas prêts à assumer. Ou encore croire que leur succès va avoir un impact négatif sur quelqu'un. Les autres, famille, amis, pourraient se sentir diminués ou mal à l'aise. Les personnes de leur entourage pourraient s'éloigner, ressentir de la jalousie ou vouloir se venger.

3- La peur de perte d'autonomie :

Pour certaines personnes qui s'opposent à toute règle et résistent à toute demande externe, la procrastination devient une manière de toujours se sentir en contrôle. Elles ont le pouvoir de toujours décider quand réaliser une action, indépendamment des demandes autres, tout en évitant une confrontation directe. Ce besoin d'autonomie prend le dessus malgré ses propres envies ou son intérêt personnel.

perte-autonomie

4- La peur de la séparation :

aide

Parfois la procrastination est utilisée comme un moyen pour réguler la distance émotive avec les autres. Le besoin de se sentir constamment aidé ou soutenu par d'autres, certaines personnes incapables d'être autonomes. Elles attendent l'arrivée d'une aide externe pour avancer. 

Pour d'autres, le besoin de garder une distance de sécurité pour protéger leur intimité, les pousse à ne pas prendre ou respecter leurs engagements. Ils réduisent les attentes des autres vis-à-vis d'eux-mêmes et se gardent davantage d'autonomie.  

Conclusion

Ne vous jugez pas trop vite ou ne prêtez pas attention aux remarques désobligeantes de votre entourage...

 

Les peurs, nous en avons tous.

À nous de comprendre à quoi elles peuvent conduire, et de prendre conscience que remettre au lendemain ne s'agit pas juste d'un manque de motivation.

 

Changer ses habitudes peut être déjà un bon début.

 

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